Paralysie obstétricale du plexus brachial

Paralysie obstétricale du plexus brachial

Qu’est ce que le plexus brachial ?

Le plexus brachial désigne l’ensemble des nerfs qui innervent l’ensemble du membre supérieur de l’épaule à la main. Ces nerfs prennent leur racine dans la moelle épinière cervicale puis se divisent vers différents groupes musculaires et territoires cutanés. Ils permettent au membre supérieur de bouger et de sentir. Une lésion sur ces nerfs peut donc entraîner un manque de force et, ou une perte de la sensibilité.

Il existe différent type de lésions : l’étirement, la déchirure et la compression. Certaines de ces lésions sont temporaires et récupéreront en totalité avec le temps et de la kinésithérapie. D’autres ne récupèrent pas, dans ces cas les patients peuvent bénéficier de la chirurgie associée à la kinésithérapie.

Le POPB : Paralysie Obstétricale du Plexus Brachial :

Dans ce cas les nerfs sont lésés pendant l’accouchement souvent difficile. Beaucoup de ces bébés se rétablissent bien sans avoir besoin de chirurgie. Néanmoins, il est toujours important qu’ils soient suivis par une équipe médicale après la blessure pour surveiller leur rétablissement et s’assurer que le traitement supplémentaire n’est pas nécessaire. Nous suivons en équipe, Dr Rosello – chirurgien – et Cléa Secci – kinésithérapeute – , l’évolution de ces lésions par des rendez-vous réguliers. Des conseils sont donnés aussi aux parents sur les gestes à adopter pour améliorer les chances de guérison de leur enfant. (voir vidéo ci-dessous).

Quels sont les signes associés à un POPB ?

Un bébé avec POPB ne bouge pas ou peu le bras du côté affecté. Il est généralement le long du corps et la main tournée vers l’intérieure. Il faut penser à rechercher des lésions associées telles que les fractures de clavicule ou des côtes. Dans les cas d’étirement sans déchirure du plexus, la plupart des bébés retrouvent la fonction des doigts et des mains au cours des premiers mois après la naissance.

Le diagnostic :

Le diagnostic de POPB est souvent porté dès la naissance par le pédiatre ou la sage femme qui examine votre enfant. Ce diagnostic doit ensuite être confirmé par le Dr Rosello qui réalisera un premier bilan lésionnel et prescrira éventuellement une radiographie de la clavicule si besoin. Notre kinésithérapeute, Cléa Secci, réalisera ensuite un bilan plus complet qui nous permettra de suivre précisément l’évolution du rétablissement dans les mois qui suivent la naissance.

L’un des objectifs à atteindre dans les 3 premiers mois de vie est la contraction du biceps, soit la capacité à fléchir le coude. En absence de récupération de la flexion du coude à 3 mois, le plus souvent une IRM est prescrite pour identifier le niveau et le type de lésion et envisager une chirurgie si besoin.

Rééducation : parents acteurs de la guérison

Après avoir examiné votre bébé, le chirurgien Orthopédiste définira une période d’immobilisation du bras paralysé afin de soulager  d’éventuelles douleurs.

Dès la fin de la période d’immobilisation, les séances de Kinésithérapie pourront débuter.

Le kinésithérapeute effectuera des mobilisations du bras paralysé afin de garder l’ensemble des muscles bien souples et de faire découvrir à votre bébé de nouveaux mouvements. Par le jeu, il sollicitera des mouvements de préhension en différents secteurs pour qu’il parvienne à les réaliser seul par la suite. Afin de guider bébé dans l’accomplissement de nouveaux gestes, les informations sensorielles tactiles seront très utilisées (objets de différentes textures, contacts sur la peau etc..).

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Certains exercices se feront en position allongée sur dos et d’autres sur le ventre et plus tard en position assise.  Le kinésithérapeute vous montrera comment guider votre bébé dans la réalisation de certains exercices à la maison. Solliciter votre bébé de façon adaptée entre les séances de rééducation est extrêmement important pour sa récupération .

Fréquence : Le plus souvent, il est préconisé de débuter la rééducation au rythme de 3 séances par semaine. Selon les progrès de votre bébé, en accord  avec le médecin et le kinésithérapeute, cette fréquence sera réévaluée.

Intervention chirurgicale pour le plexus brachial et autres lésions nerveuses :

S’il n’y a aucun signe de récupération ou une récupération musculaire insuffisante, les patients peuvent subir des tests et des évaluations supplémentaires pour discuter des options chirurgicales pour améliorer la fonction.

Une intervention chirurgicale précoce pour le plexus brachial et d’autres lésions nerveuses est généralement décidée entre trois et six mois après la blessure. Nous suivons attentivement chaque patient pour détecter les signes de guérison et personnalisons le traitement en fonction du type et du degré de blessure. Les premiers traitements chirurgicaux comprennent:

  • Neurolyse : libération du nerf du tissu cicatriciel qui s’est formé autour.
  • Greffe nerveuse : prélever un nerf ailleurs sur le corps pour combler une lacune nerveuse après avoir coupé le nerf endommagé.
  • Transferts nerveux (neurotisation) – utiliser des nerfs qui fonctionnent pour stimuler les nerfs et les muscles qui ne fonctionnent pas bien.

Des procédures secondaires peuvent être nécessaires à mesure que les enfants grandissent et sont conçues pour augmenter leur fonction. Ces chirurgies comprennent:

  • Transferts tendineux ou musculaires – utiliser des tendons ou des muscles actifs pour alimenter des muscles faibles ou non actifs. Le plus fréquents est le transfert du grand dorsal qui permet de récupérer le fonction de rotation externe active de l’épaule, séquelle la plus fréquente dans l’évolution des plexus brachiaux.
  • Libération des muscles ou des articulations : la plus fréquente est la libération du muscle sous scapulaire souvent rétracté lorsque la rotation externe active est faible ou absente.
  • Ostéotomies – coupe et dérotation des os : la plus fréquente est l’ostéotomie de dérotation externe humérale lorsque la rotation externe active ne peut être réanimée par un transfert tendineux.

" Pour un résultat optimal, la kinésithérapie devra reprendre rapidement après le retrait du plâtre. En effet, il est important de redonner de la souplesse à l’épaule suite à l’immobilisation et d’apprendre à votre bébé comment accomplir les nouveaux mouvements permis par la chirurgie. . "

Cléa SECCI
Kinésithérapeute pédiatrique

Le suivi par notre équipe Ortho-Pedia :

Le Dr Rosello et Cléa Secci accompagneront à chaque étape votre enfant. Au premiers jours quand nous poseront le diagnostic, puis les mois suivants quand nous mettrons en place la rééducation où chaque exercice vous sera expliqué à l’aide de supports vidéos.  Mais aussi au moment des prises de décisions parfois difficile quand la chirurgie est nécessaire. Le suivi s’effectue tout au long de la croissance de votre enfant. Quand votre enfant est plus grand et que certains déficits persistent nous mettons aussi en place des bilans d’ergothérapie avec Clotilde Sauvageon qui permettront d’analyser précisément la gêne résiduelle et les solutions à apporter.

Quelques conseils :

De la naissance à la fin de la période d’immobilisation :

Après avoir examiné votre bébé, le chirurgien Orthopédiste définira une période d’immobilisation du bras paralysé afin de soulager  d’éventuelles douleurs.

  • Accrochez la manche de l’enfant sur son ventre à l’aide d’une petite épingle à nourrice
  • Choisissez des vêtements adaptés : préférez les tenues avec boutons pressions (sur l’avant ou l’arrière) et commencer par habiller le bras paralysé. Pour déshabiller l’enfant, commencer par retirer la manche du bras non paralysé.
  • Placez vous régulièrement du côté du bras paralysé. Il est important que votre bébé regarde du côté du bras paralysé, même s’il ne l’utilise pas encore. Vous pouvez également utiliser des jouets qui attireront son regard de ce côté.
  • Ne jamais tirer votre bébé pas le bras pour le porter ou le changer de position.
  • Le bras paralysé est laissé au repos lors de cette phase. Le temps des exercices viendra plus tard.

Après l’immobilisation :

  • Stimulez le membre supérieur paralysé en le touchant régulièrement en différents endroits : le dos de la main pour solliciter son ouverture, le pli du coude pour la flexion, l’épaule pour l’abduction.
  • Faites toucher les mains de bébé entre elles et favorisez le contact main-visage et main bouche.
  • Stimuler la rotation du cou vers le bras atteint en utilisant des jouets colorés / sonores, en cherchant à initier la succion.
  • Initier des retournements sur le tapis d’éveil (des deux côtés) pour installer bébé sur le ventre en appui sur les coudes. Cela renforcera ses muscles. Votre kinésithérapeute vous montrera comment réaliser cet enchainement.
  • Régulièrement, dépliez les doigts de votre bébé afin de bien ouvrir la main. N’oubliez pas le pouce !
  • Même si votre bébé n’arrive pas à toucher les objets seul, placez délicatement sa main ouverte sur des objets de différentes textures afin de faire découvrir des sensations tactiles.
  • Présentez des jouets à proximité de la main de votre bébé, en différents secteurs. Petit à petit, il sera capable de faire des mouvements de plus en plus amples et vous pourrez les éloigner.

" Votre kinésithérapeute complétera cette liste de recommandations par des exercices plus spécifiques, en fonction de la paralysie de votre enfant ainsi que de ses progrès. N’hésitez pas à lui demander conseils concernant le choix des jouets et du matériel de puériculture adapté à votre enfant. . "

Olivier ROSELLO
Chirurgien orthopédiste pédiatre

Kinésithérapie et POPB :

Dès la fin de la période d’immobilisation, les séances de Kinésithérapie pourront débuter.

Le kinésithérapeute effectuera des mobilisations du bras paralysé afin de garder l’ensemble des muscles bien souples et de faire découvrir à votre bébé de nouveaux mouvements. Par le jeu, il sollicitera des mouvements de préhension en différents secteurs pour qu’il parvienne à les réaliser seul par la suite. Afin de guider bébé dans l’accomplissement de nouveaux gestes, les informations sensorielles tactiles seront très utilisées (objets de différentes textures, contacts sur la peau etc..). Certains exercices se feront en position allongée sur dos et d’autres sur le ventre et plus tard en position assise.  Le kinésithérapeute vous montrera comment guider votre bébé dans la réalisation de certains exercices à la maison.

Fréquence :
Le plus souvent, il est préconisé de débuter la rééducation au rythme de 3 séances par semaine. Selon les progrès de votre bébé, en accord  avec le médecin et le kinésithérapeute, cette fréquence sera réévaluée.


Kinésithérapie post-opératoire :
Pour un résultat optimal, la kinésithérapie devra reprendre rapidement après le retrait du plâtre. En effet, il est important de redonner de la souplesse à l’épaule suite à l’immobilisation et d’apprendre à votre bébé comment accomplir les nouveaux mouvements permis par la chirurgie.

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